Combler les besoins d’activités de son chien

Oct 18, 2021 | Non classé

Par Sara Garcia Galan, Cynologiste diplômée

Les chiens partagent l’environnement de l’homme depuis près de 15 000 ans. Aujourd’hui, cet environnement a tellement évolué, qu’ils doivent se plier à des règles créées par des êtres humains, pour des êtres humains, les empêchant d’assouvir leurs besoins naturels tels que gambader en liberté, aboyer ou encore mâchouiller ce qu’ils trouvent sur leur chemin. Imaginez-vous rester enfermé 23 h sur 24 dans un lieu restreint, sans télévision ni téléphone ou ordinateur ? Combien de temps seriez-vous capable de vivre dans ces conditions ? La majorité de nos chiens, eux, le vivent au quotidien et certains n’ont même pas la chance de pouvoir explorer plus loin que leur jardin.

Nous ne pouvons pas changer la société, mais heureusement, nous pouvons améliorer la qualité de vie de nos compagnons. Dans cet article, vous découvrirez comment aider votre ami à quatre pattes à s’épanouir malgré les contraintes du monde humain dans lequel il vit.

 

Introduction aux besoins fondamentaux du chien

Le chien est un être vivant et comme nous, il a des besoins qui ne peuvent être ignorés si nous souhaitons qu’il soit bien dans ses pattes. Notamment des besoins physiologiques, de sécurité, des besoins sociaux… Et un besoin d’activités, qui fera l’objet principal de cet article.

Les besoins physiologiques

Avoir suffisamment de ressources en nourriture et en eau est indispensable à la survie. Le chien doit donc avoir de l’eau à volonté même la nuit et une nourriture de qualité adaptée. Un chien sportif n’aura pas les mêmes besoins nutritionnels qu’un chien ne pratiquant pas d’activité intense par exemple.

Le sommeil est lui aussi un besoin vital il faut donc lui aménager un lieu de couchage confortable, dans un coin calme où il ne sera pas dérangé. Un sommeil de mauvaise qualité a des répercussions sur sa santé (baisse des défenses immunitaires, problème de mémorisation…), mais aussi sur son comportement (irritabilité, saute d’humeur, hyper excitabilité…). Le chiot dort en moyenne 20 h par jour, le chien adulte peut dormir entre 12 et 15 h par jour, et jusqu’à 18 h pour un chien âgé.

Enfin, protégez vos chiens du froid et de la chaleur. Certaines races, en raison de leur sélection, sont plus sensibles (chiens à museau court, chiens nus…) soyez donc vigilant en été comme en hivers. Les chiens vivant en extérieur doivent avoir un abri isolé du froid, de la chaleur et des intempéries.

Le besoin de sécurité

Ce besoin permet à tout animal de se libérer de la peur et de l’anxiété. Il englobe notamment les notions d’intégrité physique et psychologique, toute forme d’intimidation, de réprimande verbale ou physique qui amènera le chien à développer des peurs et parfois des problèmes de comportement.

Il est donc essentiel de procurer au chien un environnement dans lequel il se sent en confiance.

Les besoins sociaux

Le chien est un animal social, ce qui signifie qu’il a besoin d’interaction avec les humains, ses congénères et d’autres espèces. Interagir ne veut pas forcément dire « jouer avec », mais simplement de pouvoir communiquer. Certains chiens apprécient particulièrement initier le jeu tandis que d’autres se contentent de renifler avant de continuer leur chemin. Permettez à votre chien de vivre sa vie d’animal social en lui offrant des interactions régulières avec des humains, des chiens et d’autres animaux s’il les apprécie.

Interagir adéquatement avec des congénères, des humains et d’autres espèces impliquera que le chien ait été socialisé à ceux-ci avant ses trois mois. Pour cela, il faut donner au chiot l’occasion de découvrir différents individus, mais également une expérience positive avec ceux-ci. Vouloir faire rencontrer un maximum de congénères et de personnes en plongeant le chiot « de force » dans un bain de foule pourrait avoir des conséquences graves. Respectez toujours le rythme de votre chien pour le socialiser.

Zoom sur les besoins d’activités de mon chien

Dans un milieu naturel, tout animal a besoin d’énergie pour se nourrir et fuir les dangers. Nos chiens domestiques n’ayant plus besoin de chasser ou de parcourir des kilomètres pour trouver un lieu sûr, ils ne savent souvent plus quoi faire de toute cette énergie qu’ils ont en eux. Les chiens ont besoin d’activités variées et adaptées à leur âge, leur race, et leurs propres capacités.

Activité physique (ou activité locomotrice)

C’est sans doute l’activité qui paraît la plus logique et qui pourtant est loin d’être comblée pour la majorité des chiens domestiques en France ! En effet, le chien a besoin de bouger, de marcher, de courir, et ce, tous les jours. Mais comment procurer à son chien suffisamment d’activité physique ?

Promenez votre chien

Qu’il soit chihuahua ou malinois, les sorties quotidiennes sont essentielles à son équilibre, mais doit-on respecter un nombre précis de balades par jour ? La réponse est non, nous ne pouvons pas dire « il faut promener votre chien trois fois par jour » ou « il faut promener votre chien 1 h par jour ». Tout dépend de votre chien et votre environnement. Trois promenades de quinze minutes en ville sans avoir la possibilité d’être lâché ne procureront pas la même dépense énergétique que quarante-cinq minutes de promenade lâchée en forêt.

Donc voici quelques conseils pour optimiser les balades :

  • Proposez-lui régulièrement des balades en liberté ou en longe pour lui permettre de gambader à son rythme.
  • Changez régulièrement de chemin, cela permettra à votre chien de découvrir de nouvelles odeurs et d’être plus fatigué.
  • Ne l’appelez pas toutes les cinq minutes.
  • Gardez en tête que c’est sa balade, il doit donc pouvoir renifler à sa guise.

Jouez avec votre chien

Qui n’a jamais lancé une balle à son chien pour qu’il la rapporte ? Les jeux de lancer motivent bien des chiens à courir alors qu’ils ne le feraient pas si on ne les incitait pas. Courir après son jouet dépense effectivement physiquement votre chien, mais cette activité doit être utilisée de manière cadrée et avec modération. N’oublions pas que courir et freiner sollicite beaucoup les articulations. Voici quelques conseils pour jouer correctement à la balle :

  • Le début et la fin du jeu doivent être clairs. Vous pouvez par exemple utiliser des mots-clés comme « on va jouer ? » et « c’est fini » pour l’indiquer au chien. Cela évitera d’avoir un chien qui vous sollicitera toutes les cinq minutes.
  • Ne lancez pas la balle « gratuitement », profitez-en pour revoir les ordres connus. Par exemple, demandez au chien de s’asseoir avant de lancer. Ainsi vous lui apprendrez à se contrôler et non à s’exciter derrière sa balle.
  • Finissez chaque partie de jeu par une activité calme afin de faire redescendre l’excitation provoquée par la balle.

Une autre façon de dépenser son chien est de pratiquer une discipline sportive avec lui. En plus de le dépenser, c’est un moyen efficace de resserrer les liens entre le chien et son (ses) maître(s). En voici quelques exemples :

Agility vs Hoopers. L’agility est un parcours d’obstacle que le chien doit franchir le plus rapidement possible en suivant les indications de son maître. C’est aujourd’hui très répandu – mais connaissez-vous la « Hoopers » ? Contrairement à l’agility, cette discipline est ouverte à tous les chiens, les plus jeunes comme les plus âgés. Le principe ressemble à celui de l’agility, c’est également un parcours, mais sans aucun saut et le propriétaire donne ses indications à distance ce qui rend cette discipline accessible également aux personnes à mobilité réduite.

Cani-marche, cani-cross et cani-VTT séduiront les plus sportifs d’entre vous ! Que vous préfériez marcher, courir ou rouler à vélo, ces trois disciplines feront travailler chaque muscle et aideront votre chien à avoir une meilleure endurance.

Pour en savoir plus sur les sports canins, je vous invite à aller lire l’article que j’ai écrit sur ce sujet « Les sports canins ».

Activité mentale

Le cerveau est comme un muscle : il doit être entraîné pour rester en forme. Le chien a des capacités cognitives extraordinaires. Sa capacité à communiquer avec l’homme en fait un animal particulièrement coopératif. Donner des exercices qui feront travailler les neurones de votre chien a plusieurs avantages.

  • Le premier est que le développement intellectuel permet au chien de mieux gérer les informations d’un point de vue cérébral. De ce fait, il sera bien moins stressé dans des situations nouvelles ou inhabituelles qu’un chien non stimulé.
  • Le second avantage est que cette activité est particulièrement fatigante, et permet de canaliser les chiens les plus actifs. Amusez-vous avec votre chien ! Apprenez-lui des tours et sortez du schéma classique « assis, couché, donne la patte ».

Il existe une multitude d’exercices ludiques et pratiques à apprendre à votre chien. En voici certains :

Le « tu laisses »

Qui n’a jamais eu un chien qui mange tout ce qu’il trouve par terre en rue ou qui se jette sur la nourriture à la maison quand vous avez le dos tourné ? Cet exercice vous permettra de travailler ce qu’on appelle « le refus d’appât », mais également de faire réfléchir Médor !

  • Première étape : prenez une friandise dans votre main fermée et présentez-la à votre chien. Il va de suite tenter d’atteindre la friandise en grattant, léchant ou mordillant votre main. Tenez bon et ne dites rien. Dès que Médor abandonne et se détourne, dites « tu laisses » et tendez-lui la friandise en lui indiquant « prend ». Répétez cette opération jusqu’à ce qu’il ne touche plus du tout votre main et attende sagement. Passez alors à l’étape suivante.
  • Deuxième étape : Cette fois-ci vous présentez la main ouverte avec la friandise. S’il s’approche, refermez la main, s’il s’éloigne rouvrez-la. Répétez cela jusqu’à ce qu’il se retienne et n’avance pas vers la main. Dites alors « tu laisses » et tendez-lui la friandise en lui disant « prend ».

Complexifiez peu à peu l’exercice en mettant la friandise au sol, sur une table basse, ou en travaillant cela dans la rue. Le but est de faire comprendre que laisser quelque chose lui rapporte plus que de tenter de l’attraper. Une fois le mot « tu laisses » bien ancré, vous pourrez facilement l’utiliser dehors lorsqu’il est intéressé par quelque chose d’appétissant au sol. Attention à bien le récompenser par quelque chose de même valeur ou de valeur supérieure. Si vous demandez à votre chien de laisser un steak et que vous le récompensez par une croquette, ça ne marchera pas.

« La discrimination d’objet »

Le principe ici est d’apprendre au chien à différencier des objets. C’est un jeu facile à réaliser avec les jouets de votre chien, mais qui lui demandera un véritable effort mental. Prenez par exemple une balle, présentez-la-lui en disant « balle » et récompensez-le par le jeu ou une friandise.

Répétez cela jusqu’à ce qu’il comprenne l’association.

Ensuite, éloignez le jouet et dites « balle », s’il regarde l’objet ou se dirige vers lui félicitez-le et récompensez-le aussitôt.

Répétez cette action avec tous les jouets, ensuite mettez-en plusieurs devant lui et demandez-lui la « balle ». S’il la trouve, récompensez-le généreusement.

Activité masticatoire

Qui n’a pas connu un canapé éventré, des meubles rongés ou des chaussures en miettes ? Mâchouiller, arracher, broyer sont des comportements naturels qu’il faut assouvir pour éviter au chien de se servir lui-même. Donner une activité masticatoire régulière est non seulement fatigant pour votre chien, mais procure également un sentiment d’apaisement qui aide le chien à évacuer son stress.

J’ai testé pour vous plusieurs occupations, voici mes préférées :

Le Kong

Ce jouet en caoutchouc est spécialement conçu pour être mâchouillé. Il existe notamment une version « extrême » pour les mâchoires les plus puissantes. Ce qui est intéressant c’est qu’il peut être fourré de nourriture humide (type pâté pour chien) et passé au congélateur pour donner entre 30 minutes et une heure d’activité.

Le bois de cerf

En plus d’être totalement naturel, le bois de cerf est particulièrement dur et il sera impossible à votre chien de le finir en une journée. Sa durée de vie peut être de plusieurs semaines. Le bois de cerf existe sous deux formes. Soit en morceau « entier » soit « coupé dans la longueur ». Si votre chien n’a pas l’habitude, je vous conseille de commencer par un morceau coupé dans la longueur. Le plus intéressant étant l’intérieur de la corne, votre chien sera bien plus motivé à le mâchouiller.

Attention, privilégiez un bois de cerf sauvage, tombé naturellement pendant la mue. Ainsi, vous ne financez pas les produits de la chasse ou l’élevage d’animaux sauvages.

Le Marrow Bone et le Nylabone

Ce sont des os à mâcher en nylon comestible. Durables, ils sont une alternative aux os naturels parfois mal digérés par certains individus. Ces os sont aromatisés et vous en trouverez pour tous les goûts ! Boeuf séché, bacon ou poulet ils aideront également vos chiens à nettoyer leurs dents quotidiennement.

Malgré une société de plus en plus exigeante et contraignante pour le meilleur ami de l’homme, il existe une multitude de possibilités pour enrichir leur quotidien et ainsi leur permettre d’exprimer leur nature de chien. Vous avez maintenant toutes les cartes en main pour rendre votre chien heureux.

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